
Bien que maman de deux garçons, j’ai dévoré ce livre et l’ai même relu afin de mieux intégré l’influence des préjugés inconscients sur la manière dont nous éduquons nos enfants.
Dans le premier chapitre, l’auteure, Elena Gianini Belotti, nous parle du désir d’enfant, mais surtout d’un sexe précis selon les préjugés que nous rattachons à chacun – les garçons sont fort, indépendant, débrouillard, « prestigieux », tandis que les filles sont câline, jolis, aidante, plus proche de leurs parents vieillissants – et ce malgré une évolution sociétale qui démontre le contraire. (D’ailleurs elle dresse p27 une liste des raisons invoqués pour le désir de fille qui tourne principalement autour du chantage affectif … et j’avoue être soulagée de ne pas désirée une fille pour ces raisons, du moins consciemmentt). Pourtant, les petites filles sont réputées « plus difficile » à éduquer … l’auteure avance la possibilité que de nombreux « défauts » de ces dernières (chouineuse, capricieuse, paresseuse, etc.) serait le résultat de l’accumulation de frustration/restrictions auxquels leur énergie vitale est soumis dès la naissance, dans le but de les conformer à l’image que la société a des petites filles …
L’auteur reprend le mythe de la famille ricorée : de nos jours, il est de bon ton d’avoir deux enfants, un garçon puis une fille … si l’aîné est un garçon, un deuxième garçon sera toléré … si l’ainée est une fille, une deuxième fille provoquera une profonde désillusion qui aménera la question d’un troisième. Cette hiérarchisation des sexes se répercute ensuite sur la manière dont le couple (mais surtout la mère) s’occupera du nouveau né … j’avoue que cette partie m’a fait réfléchir à mes allaitement : la déception qui a accompagnée l’annonce d’un deuxième garçon a t-elle joué sur mon mental, me poussant a, inconsciemment, lui laisser moins de temps pour manger, espacer les tétées, etc. le poussant a se sevrer plus tôt que son frère?
Ce début de chapitre nous invite donc à nous questionner sur l’importance de percevoir chaque enfant comme un individu unique aux devenir possibles, indépendamment de son sexe.
Le troisième chapitre se penche sur les jouets et la littérature enfantine, montrant qu’ils sont le fruit d’une culture : c’est l’adulte qui propose et montre à l’enfant et non pas ce dernier qui dispose. L’exemple le plus frappant est le jeu de la poupée : « lorsqu’on donne une poupée […] à une très petite fille, on ne se contente pas de lui offrir simplement et de voir ce qu’elle va en faire, on lui montre aussi comment la tenir dans les bras et comment la bercer; On ne fait pas à un garçon du même âge une telle démonstration … » De la même manière, l’auteure explique que le mépris des petits garçons de 5 ou 6 ans pour les travaux domestiques viens du fait qu’ils ont « conscience » qu’ils ne seront jamais contraint de les faire contrairement aux petites filles à qui on demande facilement de l’aide … J’avoue que pour l’instant, je me questionne surtout sur quelle tâche confier aux garçons en fonction de leur âge mais est-ce que leur « sexe » ne me freine pas inconsciemment?
Pour l’auteure, beaucoup de « défaut » de petites filles trouvent leur sources dans la frustration/répression auxquels leur énergies vitales est soumis pour les conformer au modèle établi.
Pour ce qui est de la littérature, selon une étude féministe sur 881 héros de romans pour enfants, seul 344 sont des filles. On propose aux garçons des modèles aventurier, fort, explorateur et aux filles des rôles passifs ou subalternes, dont l’identification est moins aisée … toutefois, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur l’étude car il me semble que des livres comme Fantomas, Alice détective, Peggy Sue et les fantomes ou Tara Duncan offre un panel d’héroïne plutôt fortes et déterminées. Certains citent même les personnages féminins fort dans les romans de Robin Hobb ou de Phillip Pullman.